interview du mois d'Août, Un Duo féminin au Half du Lauragais

Quelques semaines après cet évènement Sardines, plus de 80 athlètes présents sur ces terres du sud-ouest de la France, ce portrait qui devient ces portraits vient mettre en lumière cette expérience de triathlon en duo et un de nos binômes féminins, Sandrine et Pascale qui ont terminé leur parcours en 6h….. ! Magnifiques prestations !

• Mesdames, la décision de participer à ce Half du Lauragais en duo s’est prise quand 
pour vous ?

Pascale : Cela fait environ 1 an que nous avions décidé de faire ce duo ensemble à l’écoute d’autres personnes du club qui l’avait fait. Cela m’a plu et donné envie. Nous nous connaissons bien depuis 3 ans maintenant. On partage beaucoup d’entrainements et de courses ensembles, ce qui fait qu’on se connait plutôt très bien. Je connais parfaitement les points forts et faibles (même si elle n’en a pas beaucoup) de Sandrine.

Sandrine : Pascale et moi nous sommes rencontrées lors d’un Rendez-vous au rond-point de Mazargues pour une sortie vélo débutants fin 2013. J’avais mon VTC avec lequel j’avais fait mon 1er triathlon : le Titus. J’ai ensuite préparé le Half IronMan du pays d’Aix, seule car j’avais « honte » de mon piètre niveau et n’osais pas aller aux entraînements du club hormis quelques dimanches. J’ai sympathisé avec Pascale au départ du triathlon, elle me rassurait ; j’étais très stressée et me sentais venir d’une autre planète. J’avais conservé mes chaussettes pour aller au plan d’eau et elle les a récupérées. La rentrée suivante, Pascale et moi avons continué à rouler ensemble le dimanche et quelques mercredis en duo pour préparer le Half de Vichy. Un jour, elle m’a demandé si je serai partante pour faire un duo avec elle, m’expliquant le principe et que si je refusais, elle n’en prendrait pas ombrage. 
L’idée m’a bien sur séduite tout de suite. L’Ironman de Nice étant déjà dans les discussions, le rendez-vous serait pour l’année d’après, soit 2017 !
Et voilà !
1ere étape : trouver un nom d’équipe. Les femmes de fer (IronWoman), Renauld … « Les Miss Maggie » a été retenu sur notre liste de noms possibles.

• Etait-ce votre premier Half ? Sinon combien en avez-vous déjà à votre palmarès ?

Pascale : C’était mon 3eme Longue Distance, les 2 précédents en individuel mais déjà avec Sandrine : Vichy en 2015 et Cannes en 2016 en prépa de l’Ironman de Nice.

Sandrine : Donc mon « palmarès » est : Titus 2013, ½ à Aix 2014, ½ à Vichy 2015, ½ de Cannes en préparation de Nice puis NICE en 2016, et enfin ½ à Lauragais en 2017.

• Comment l’avez-vous préparé ?

Pascale : Globalement nous avons préparé ensemble le vélo pendant 3 mois sachant qu’on maintient dans tous les cas un minimum d’entrainement toute l’année.

Sandrine : Oui, nous nous sommes entraînées ensembles avec cet objectif depuis avril et avons participé au stage à Cambrils (3e année pour moi et 4e pour Pascale du stage Sardines). Lorsque Pascale était absente ou sur une course, je me suis entraînée sur des parcours plutôt plats, pour être capable de coller sa roue le jour J (tu auras compris : je préfère les côtes !). 2 séances de vélo / semaine : 100km le WE et 60km le mercredi matin avec transition cap 20’. La nage, surtout les 2 derniers mois ; on dira 50% ensembles. L’Odyssée du 13 : 3km en mer. La course à pied, je suis plutôt solitaire dans ce domaine et notre séance commune était celle du mercredi soir jusqu’en mai (après, contraintes boulot etc… fini pour moi). Notre séance clé pour l’entraînement, nous l’avons faite 2 fois : Pascale gare sa voiture familiale sur le parking du stade de Luminy. Montée vélo jusqu’au col de la gineste avec pour la 1ere A/R poste de garde puis descente : 40’. Vélo vite mis dans la voiture : 20’ de footing sur la boucle d’échauffement au nord du stade. 3 fois avec la 2e un peu soutenue au niveau du rythme. Le triathlon des Vannades a été très profitable pour moi, pour réviser les transitions où je suis encore plus mauvaise qu’à la nage. J’ai vu aussi que j’étais fatiguée et que la semaine suivante serait juste pour récupérer. Pascale était en pleine forme ! Je craignais qu’elle se doive de beaucoup m’attendre à Lauragais. Elle m’a mis une pression d’enfer pour les transitions !!

• Avez-vous covoituré ? ou fait le voyage séparément ? Le voyage s’est bien passé ?

Pascale : Non pas de covoiturage, chacune avec son conjoint !

Sandrine : non, pas possible avec les maris, les vélos mais petit gite adorable déniché par Pascale

• Avez-vous profité de la méga Pasta party du samedi à l’auberge ?

Pascale : Oui bien sûr, présente à la Pasta party de la veille. Comme toujours l’occasion d’un bon moment avec le maximum de personnes dont certains qu’on n’a pas l’occasion de voir souvent.

Sandrine : Très chouette de voir les autres sardines, même si en groupe ça reste superficiel, c’est sympa. Plein de choses à se raconter.

• Comment avez-vous ressenti le mauvais temps la veille ? Le matin même, étiez-vous plus rassurées ?

Pascale : Oui, un peu inquiète par rapport au vélo car je ne roule pas sous la pluie par peur de la chute. Mais rassurée en effet après avoir eu la certitude qu’on ferait la route « à sec ».

Sandrine : J’étais très rassurée / chaleur car je crains vraiment de faire des efforts par grosse chaleur ; là, c’était parfait !! Et puis nager sans la combi, … j’y serais encore !! pour le risque de pluie, je me suis dit que même s’il pleuvait, Pascale partirait (elle déteste rouler sous la pluie), elle n’aurait pas pu me laisser tomber 
Notre super stratégie, donnée par Pascale : 
En nat, là on va faire ce qu'on peut toutes les 2.
En vélo, c'est à fond tout du long le nez dans le guidon avec Sandrine dans la roue de Pascale
Et en CAP, c'est progressif pour finir au taquet avec Pascale dans les longues jambes de Sandrine.
Sans parler des transitions, Sandrine tu sais bien....les plus rapides de l'ouest 
C’est ce qu’on a fait !

• Comment avez-vous vécu ce départ ? Cette partie natation ? Qui a attendu qui à la sortie natation ?

Pascale : Très zen, je ne stresse plus sur ces distances maitrisées maintenant.
Sandrine est sortie juste avant moi, globalement nous avons le même niveau de natation, plutôt nul.

Sandrine : Très tranquille ! Comme j’aime…. Très sympa, l’organisateur qui appelait les équipes. Triathlon plus artisanal que IronMan et c’est bien chouette.
Qui a attendu qui à la sortie Natation ? Je suis sortie juste avant, assez pour mettre mes gants de vélo et ne rien oublier Vous êtes adapté en termes de rythme dans l’eau ? Elle va 30% plus vite en piscine et je la rattrape avec la combi ; on n’a pas réussi à comprendre pourquoi 

• Transition 1, petit commentaire ?

Pascale : Sandrine avait des consignes strictes de ne pas changer de tenue 3 fois ni se refaire une beauté car elle a tendance à trainer sur les T ;-)

Sandrine : ….

• Ces 90km de vélo à deux ? 
Pascale : Parfait. C’est un parcours idéal pour moi car je préfère le plat alors que Sandrine est une grimpeuse. Et pour la 1ère fois on a essayé de rouler l’une derrière l’autre et non de face en papotant…

Sandrine : Mon nez dans sa roue sur tout le plat ; devant en reco sur la fin de la 1ere boucle et en avance sur la 2e boucle pour avoir le temps d’enlever mon cuissard. J’ai pris des risques à rouler plus vite que d’habitude où je garde plus de réserve… « Ça passe ou ça casse » ; je lui ai fait confiance

• Comment avez-vous trouvé le parcours ?

Pascale : Beaucoup moins plat qu’annoncé mais roulant quand même !
Sandrine : trop plat. Sympa sans plus. Je préfère les grandes virées.

• A l’arrivée de la partie vélo, comment avez-vous pris psychologiquement ces coureurs qui montaient la côte sur la partie running ?

Pascale : Très bien, le meilleur moment d’un triathlon pour moi c’est l’approche de la CaP et j’ai l’habitude des côtes par la pratique du trail dans les calanques.

Sandrine : Je me suis dit : « Et voilà, ils en sont déjà à la course… si seulement je pouvais être plus rapide à vélo

• Transition 2, petit commentaire ?

Pascale : Obnubilée par une énorme envie de vider la vessie…

Sandrine : Pause pipi s’impose. J’ai cru que Pascale s’était endormie ds les toilettes ! elle a battu tous mes records de long pipi ; ceci dit, il n’y a pas eu d’autre pause.

• Quatre tours à faire de plus de 5km, comment ça s’est passé pour vous ?

Pascale : Très bien car la Course à pieds est la partie que je préfère d’un triathlon puis surtout, la faire avec Sandrine est un bonheur. Elle est incroyable en course à pieds, elle a un excellent niveau et elle a su régler son pas juste au-dessus du mien pour que je sois au mieux de ce que je pouvais faire. Je n’ai eu qu’à débrancher ma cervelle et la suivre. Le top.

Sandrine : Je me suis placée juste devant Pascale pour lui donner un rythme soutenu mais que je pense qu’elle peut tenir (et moi aussi !!). Nous avons échangé nos tubes de lait sucré Nestlé car j’avais des poches. Pour une fois, nous n’avons presque pas parlé, pour garder notre souffle. J’étais soulagée car je me sentais bien.

• Cette arrivée sur la ligne ?

Pascale : Epique, voir plus loin…

Sandrine : Comme je n’en ai jamais fait : Agonie suite à une erreur stratégique de taille !! Je pensais que l’arrivée était en arrivant devant les vélos et pour passer devant les 2 filles (en fait elle sont 1eres, et loin devant nous, mais ça, on savait pas), nous accélérons au dernier km, nous les passons juste et je veux faire comme l’une d’entre elles, je pousse Pascale dans le dos énergiquement pour conserver notre avance et arriver devant. Cet effort me prend un souffle incroyable et arrivée aux vélos, un organisateur nous empêche d’aller vers l’arche : il faut faire le tour et monter derrière les vélos !!! Je suis à bout de souffle, les jambes coupées et toutes les 3 me passent devant !! J’arrive à l’agonie. Ça me servira de leçon à ne pas regarder les parcours avant…

• Un accueil chaleureux de beaucoup de sardines ?

Pascale : Oui, accueil chaleureux de ceux qui étaient déjà à l’arrivée puis surtout après quand on a fait le podium. Mon 1er en triathlon, sympathique…

Sandrine : OUI OUI OUI. C’était très chouette d’être tous (tes) sur le podium

• Quel état d’esprit une fois arrivée ?

Pascale : Que du bonheur…tout s’était très bien passé au mieux de nos possibilités. On a fait une belle course, chacune s’étant dépassée, avec une grande complicité tout du long. La course que j’avais envie de faire…

Sandrine : Très contente d’avoir fait une belle course, toutes les 2 au mieux de nos possibilités. Belle expérience de partager l’effort : il est vraiment moindre que seule et cela n’a rien à voir.

• Quel état physique à l’arrivée ?

Pascale : Très bien car bien entrainée

Sandrine : Fatiguée, soulagée ; en fait, je m’étais mis un peu la pression, bcp plus que pour une course seule

• Comment qualifieriez-vous cette expérience à deux sur ce chrono qui est très très respectable ?

Pascale : Formidable, à refaire assurément. 
Outre tout le reste, un duo permet de se dépasser réellement car on fait la course en ne voulant pas décevoir sa partenaire alors on fait vraiment de son mieux.

Sandrine : Elle m’a permis de progresser à vélo et en transition. J’ai le sentiment d’avoir donné de ma personne et cette expérience nous a (encore) plus rapprochés. Je pense qu’on va continuer à partager quelques défis…

Et pour compléter ….
• Quel a été ton premier triathlon ? Quels sont les souvenirs que tu as de ce premier triathlon ?

Pascale : Le S des Marettes un jour pluvieux et froid de fin avril 2013…avec le choc du 1er départ en natation où j’ai failli faire demi-tour tellement j’étais en panique.

Sandrine : Titus. Préparée seule. Mon souvenir : voir des chaussures accrochées aux vélos ! Je n’en croyais pas mes yeux.

• Quel est le triathlon le plus dur que tu es fait ?

Pascale : On va dire l’IM de Nice par rapport à la longueur

Sandrine : Half de Cannes l’année dernière. Vélo sous la pluie et dans le froid. J’étais maigre et fatiguée par les entrainements pour Nice. Impossible de respirer correctement sur la nage pendant plus d’1 km, je commençais à être bien, mais frigorifiée en sortant de l’eau. Je me suis crispée sur le vélo, il pleuvait, ça glissait, des voitures partout… je suis arrivée crevée à la course à pieds Je crois qu’il n’y avait que 16 ou 17km et j’ai cru que je n’arriverai jamais au bout tellement j’étais fatiguée et en colère après moi d’être dans cet état.

• Quel triathlon avez-vous le plus apprécié parmi tous ceux que vous avez fait et pourquoi ?

Pascale : Le duo du Lauragais est un de ceux que j’ai le plus apprécié pour l’échange avec Sandrine et la super ambiance « Sardines » qui donne des ailes tout au long de la course.

Sandrine : NICE : beauté du parcours vélo, engagement physique, ambiance Sardines, challenge d’aller au bout… et de réussir toutes les 2 cette course qui nous a fait tant parler !! 
NICE : beauté du parcours vélo, engagement physique, ambiance Sardines, challenge d’aller au bout… et de réussir toutes les 2 cette course qui nous a fait tant parler !!

• As-tu une anecdote plutôt drôle ou même « dramatique » à nous raconter qu’il te serait arrivé sur une de tes compétitions?

Pascale : Dans l’ensemble je n’ai jamais eu de grosses galères sur les courses….
Mais toujours sur le duo du Lauragais…à environ 1,5km de l’arrivée nous avons doublé un duo féminin; les filles ne voulaient manifestement pas se faire battre juste avant l’arrivée…
Il s’en est suivi un sprint démentiel entre nous 4 jusqu’à la ligne d’arrivée, qu’elles ont gagné de justesse mais de toute manière elles avaient en fait 15min d’avance sur nous…
Il s’agissait du 1er duo féminin…
Au final, une fin de course inhabituelle et très exaltante !!

Sandrine : 1er half : Aix. Il faisait frais au départ et j’avais apporté ma grosse thermos (1L). En sortant de l’eau, j’avais un peu du mal à m’organiser et un organisateur m’a proposé une chaise… lorsque le sac a été laissé, au moment de partir sur mon vélo : ma thermos !! Je n’allais quand même pas la mettre sur mon porte bagage ! Ça la fout mal… j’ai donc sollicité le gentil organisateur qui m’avait aidée pour lui demander de la mettre avec mon sac, là bas, avec les autres… Et bien j’ai retrouvé ma thermos à l’arrivée 

• Si tu devais te présenter à nous en quelques lignes, Es tu de Marseille ? Sinon d’où es tu originaire? Partagez-vous cette passion du sport en famille ? Quel métier faites-vous ? En fait on souhaiterait savoir qui se cache derrière la triathlète… tes passions autres…

Pascale : Je suis originaire de Carpentras mais j’ai fait une partie de mes études à Marseille et j’y habite depuis 17 ans. On est plutôt sportifs dans la famille et Christophe, mon mari, a commencé le triathlon en même temps que moi. Ce qui facilite l’acceptation des contraintes que cela met sur l’agenda familial…
Dans la (vraie) vie, je suis aussi ingénieur de recherche dans le domaine de la physique.
J’aime la randonnée en montagne l’été mais surtout, je suis ultra gourmande, j’aime beaucoup cuisiner et sortir avec mes amis pour des moments d’échange et de partage privilégiés.

Sandrine : Si tu devais te présenter à nous en quelques lignes, Es tu de Marseille ? Non, arrivée en 2000 après 5 ans à Aix, 10ans en région parisienne. Sinon d’où es tu originaire? Un côté Bassin d’Arcachon, l’autre Perpignan. Partages-tu cette passion du sport en famille ? Mon mari fait du sport mais beaucoup plus modérément  . Je n’ai pas d’enfant. J’ai 51 ans, quelques cheveux blancs et je vois les cartes routières sans lunettes. Quel métier fais-tu ? Je suis ingénieur à EDF hydraulique et j’élabore les plans de maintenance des installations sur le moyen et le long terme. J’interviens sur un territoire de St Cassien (Haut Var) jusqu’en Roya (frontière italienne). Territoire vaste, magnifique mais loin… ce qui me vaut des déplacements difficilement conciliables avec un entraînement structuré. Je fais des visites dans les usines de production d’électricité, dans des galeries, des barrage d’altitude (ça c’est vraiment sympa  ). J’aime la lecture et me lance des défis là aussi  et je pratique, dans des phases de repos sportif, la plongée sous marine. A une époque avant le triathlon, je formais à la plongée (ça c’est fini). Ma passion est la course à pied et grâce au triathlon, j’en modère la pratique. Mon record sur marathon est 2h49 à Albi en 1998 et à Paris en 2000 ; beaucoup de sardines n’étaient même pas nés !! Cette époque est bien lointaine pour mes jambes et en même temps si proche dans ma tête…

Merci Pascale, Merci Sandrine, désolé du retard, ça m'a pris un peu plus de temps que prévu..

david